Leur pesant de poudre: romancières francophones du Maghreb
La littérature maghrébine écrite en français soulève de nos jours une attention indiscutable de la part des lecteurs et des universitaires. Mais la plupart des études critiques portent sur des aspects généraux de cette littérature ou sur des écrivains concrets (généralement des hommes). Où situer les écrivaines dans ce panorama ? Peut-on supposer qu'elles partagent certaines préoccupations et certains thèmes communs ? Les inclure dans " l'écriture féminine " n'équivaudrait-il pas à les condamner à une " double exclusion " ? Cet essai de critique littéraire sur les romancières francophones du Maghreb, qui n'a pas une prétention exhaustive, examine les aspects les plus importants de cet " espace littéraire " féminin : le statut de la langue française et de l'arabe dans ces textes, l'opposition entre l'écriture et l'oralité, la considération ambivalente du corps, la puissance du regard, l'image du père et de la mère, les problèmes identitaires..., et termine par une lecture de trois ouvrages représentatifs : Loin de Médine d'Assia Djebar, quand tu verras la mer de Leïla Houari, et l'oeil du jour de Hélé Béji. Ces romans écrits par des femmes sont regardés en tant que textes littéraires, au-delà du pur témoignage, sans oublier non plus leur caractère souvent autobiographique qui redouble parfois leur force émotive.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction 7
Langue du colonisateur ou langue colonisée ? 15
L'écriture et la voix 27
La mémorie et l'oubli 41
Corps meurtris, corps libérés 57
Regardées et regardeuses 75
Au nom du père (et de la mère) 93
Les espaces privilégies 111
L'identité et les structures narratives 133
L'identité par rapport à l'Autre 151
Trois romans, trois regards 165
Revivre les voix ensevelies: Loin de Médine, d'Assia Djebar 167
Pallier le malaise identitaire: Quand tu verras la mer, de Leila Houari 179
Retrouver le temps perdu: L'oeil du jour, de Hélé Béji 191
Annexe: Les seuils du roman 201
Bibliographie 223
Index des auteurs cités 233