autobiografía de tránsfugas

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    autobiographie des transfuges (français)
  • Tipo de lema
    Conceptos
  • Remisión a conceptos
    paria consciente, tránsfuga, autosociobiografia
  • Tipo de figura
    Tránsfugas
  • Motivo de exclusión
    cualquiera
  • ¿Quién crea el concepto o figura?
    Martine Leibovici
  • Autoría de la ficha: González Fernández, Helena
  • Fecha: 30/09/2021
  • Para citar: González Fernández, Helena . "autobiografía de tránsfugas", Tránsfugas y parias, ADHUC-Teoria, Gènere, Sexualitat, Universitat de Barcelona, 30/09/2021. https://www.ub.edu/transfugas-parias/node/97

le geste autobiographique, c’est-à-dire l’entreprise qui consiste à reconstituer son propre parcours par écrit dans un livre qu’on cherche à publier, est précisément le medium qu’empruntent très souvent les transfuges — parias, étrangers, colonisés… — qui, sans passer à l’objectivation sociologique, mettent en oeuvre la connaissance intermédiaire suscitée par leur situation. Ainsi pour Richard Wright par exemple, le Noir est, dans une société fonctionnant à la ségrégation, « un homme qui marche au milieu de cette scène, qui en est partie intégrante et qui sait néanmoins qu’il ne peut pas y participer Tout en mettant en jeu une part de fiction, la narration recompose l’expérience vécue et décrypte l’horizon constitué par les relations humaines où elle a pris sens. En  tant qu’écriture de soi, cette compréhension s’effectue grâce à une analyse interprétative des affects ressentis par l’auteur dans certaines situations, vécues la plupart du temps dans l’enfance ou la jeunesse — honte, humiliation, colère, révolte, mais aussi envie, jalousie ou ambition. Il arrive que ces textes soient marqués par la nostalgie enfantine d’un monde protecteur perdu. Cependant, l’exigence de véracité propre au pacte autobiographique les éloigne aussi de l’idéalisation du groupe d’origine

(Leivobici, "Le Verstehen narratif")

Comme toute oeuvre littéraire, l’autobiographie ne se contente jamais de traduire en écriture une expérience pré-donnée, mais la porte au langage. Tournée vers le passé, elle imagine, comporte nécessairement une part de fiction. Et ce qu’elle réimagine toujours ce sont les autres avec lesquels l’auteur fut et est en relation. Comme l’écrit si bien Hélène Cixous :

"Le concept d’autobiographie résonne pour moi comme l’“autre-biographie”. Il ne s’agit pas d’autocentrement : le moi est un peuple. Montaigne […] a écrit cette dimension dans sa démarche : son moi est le lieu par où passent ou séjournent tous les autres sans lesquels il n’est pas. Je suis hantée par des voix : écrire c’est faire entendre ces voix, chacune avec sa coloration, son idiome, dans une écriture tressée, multicolore, multivocale. Il faut faire entendre dans “moi” mes mois étrangers, mé-moires."

(Leivobici, "Le Verstehen narratif")

Elle conserve au contraire « le caractère d’un fragment “du” monde », explicité à partir de ce qui est arrivé à l’autobiographe. Ce monde n’est généralement pas un cosmos harmonieux. Alors que l’autochtone « ordonne le monde autour de lui, tel un champ qu’il domine », Schütz caractérise, par exemple, le rapport au monde de l’étranger comme un état de crise permanent. Loin d’être un « homme sans histoire », l’étranger fait constamment l’épreuve d’une confrontation entre son histoire propre, ses modèles culturels spécifiques et ceux du nouveau groupe. Il n’est pas un enfant à qui il faut toutapprendre mais il arrive déjà formé et doit désapprendre cette formation.

(Leivobici, "Le Verstehen narratif")

Pour comprendre son expérience, l’autobiographe retrouve, pour les interpréter, les affects qui le liaient aux autres et ont constitué son ouverture au monde, sa réponse à ses sollicitations. N’étant ni sociologique, ni philosophique, ni historique, le Verstehen narratif s’élève à partir de scènes significatives mettant en présence des personnages que l’auteur veut faire connaître au lecteur tout en se faisant connaître parmi eux.

(Leivobici, "Le Verstehen narratif")

Martine Leibovici, especialista en Arendt y que en alguna ocasión ha colaborado con Eleni Varikas, autora a su vez de un estudio sobre la historia del paria, retoma el concepto de tránsfuga (en francés transfuge), que ya había sido utilizado en sociología para referirse a individuos que pasan de una clase social a otra, de una cultura a otra, de un mundo minoritario –en razón de la etnia, clase social, género o identidad sexual– a otro, subrayando los prejuicios difamatorios o de odio contra esas minorías.

Entre otros nombres, han usado el concepto Pierre Bourdieu, Didier Eribon, Chantal Jaquet o Paul B. Preciado. Leibovici insiste en el estudio de textos autobiográficos porque estos constituyen un acto de subjetivación narrativa. Si la figura del paria advenedizo arendtiano debe afrontar el dilema de pertenecer a un grupo y al mismo tiempo intentar no serlo, la figura del tránsfuga se caracteriza por estar en medio, en el entre- deux. Leibovici destaca la importancia de recuperar su voz propia, de interesarse por sus autobiografías en tanto que enunciación en primera persona, un aspecto relevante en la cultura contemporánea, marcada por la omnipresencia de diversas modulaciones del yo y de la narración en primera persona. Al hacer hincapié en la subjetivación se sitúa a estas personas en una posición liminar, en un espacio entre dos mundos que no se limita a resolver el dilema de la asimilación sino que ofrece un testimonio de los conflictos entre dos normatividades sociales y pone en cuestión la existencia misma de sujetos legítimos.

Pensar de manera encarnada las auto/biografías de parias y tránsfugas no solo permite hacernos responsables de nuestra contemporaneidad, sino que establece flujos entre vidas, cuerpos y afectos que constituyen los grandes interrogantes del convulso momento histórico que abre el siglo XXI como las categorías políticas de análisis y la representación cultural, que se convierten en proveedoras de particularidades, variantes y procesos de renegociación que dotan de profundidad a las categorías que ha fijado la teoría política.

Bibliografía

BÁSICA

  • Leibovici, Martine. "Le Verstehen narratif du transfuge. Incursions chez Richard Wright, Albert Memmi et Assia Djebar". Tumultes, n. 36, 2011, pp. 91-109.
  • Leibovici, Martine. Autobiographies de transfuges. Karl Phillip Moritz, Richard Wright, Assia Djebar. Le Manuscrit, 2013.

 

OBRAS DE CREACIÓN RELACIONADAS

  • Djebar, Assia. Discours de réception à l’Académie française, 22/06/2006. http://www.academie-française.fr/immortels/discours_reception/djebar.html
  • Djebar, Assia. Nulle part dans la maison de mon père. Actes Sud, 2010.
  • Wright, Richard. Native Son. Harper, 1940.
  • Wright, Richard. The Outsider. Harper, 1953.